Le paysage est-il culturel ?

Le milieu naturel est là… et  que doit on faire, lorsque l’on ne fait pas d’agriculture, de pêche, ou de foresterie ?…

La relation avec la nature est une question très souvent traitée dans nos voeux occidentaux. Qu’elle soit numérique ou non, notre société applique actuellement  des lois plutôt dures, qui ont fini par couper la sensation de vivre dans un milieu naturel.

Cependant, la nature existe, même lorsque l’on ne l’exploite pas. Avec le Land Art, il existe quelques traces d’une culture artistique en relation avec le milieu naturel. Cette vidéo, où des musiciens improvisent de la musique sur la glace du grand Lac Baïkal, peut répondre en partie à cette question.

La note qui ressort de cette musique a un coté à la fois très moderne et très traditionnel.

Dans nos contrées, le paysage se vit plus en lectures, en peintures, en photos. On trouve des exemples très parlant dans de nombreux cas de la littérature qui  est énormément allée dans cette veine, notamment au 19 ème siècle. On parle même de tableaux pour décrire une « scène », dont on serait d’ailleurs spectateurs. On a l’exemple de ce paragraphe, qui est une véritable vue en 5D, avec le relief, l’occupation des sols, la localisation, les émotions et le passage du temps, sans parler de la sensation d’être en présence de quelque chose de plus globlal, d’une scène ailleurs qu’en Europe :

La prairie est riche et touffue, et l’on ne voit pas le sol. Elle retient la pluie et le brouillard qui pénètrent dans la terre, alimentant des ruisseaux dans tous les ravins. Elle est bien entretenue et il n’y a pas trop de troupeaux pour la paître, pas trop d’incendies pour la dévaster. Déchaussez-vous pour y marcher, car cette terre est sacrée et telle qu’elle sortit des mains du Créateur. Protégez-la, gardez-la, nourrissez-la, car elle protège les hommes, nourrit les hommes, garde les hommes. Détruisez-la et l’homme est détruit.

Pleure O mon pays bien aimé, Alan Platon, 1950

Ce paragraphe contient de réels aspects concernant le lien entre tous les éléments de la « prairie« , dont l’être humain… Mais être spectateur n’est pas être acteur…

Est-ce que la distance que nos pratiques culturelles prennent avec le réel, auraient un rôle dans notre sensation d’être coupés du milieu ? Le jeu des percussionistes du Lac Baïkal est peut-être une improvisation dans ce sens…

On y trouve un rapport avec la musique traditionnelle, qui est beaucoup plus visible dans ce projet, Routes Nomades, qui s’intéresse à la tradition musicale mongole.  Là-bas, la musique, l’agriculture, le paysage, l’art, sont accordés sans contradiction… Il y a par exemple un aspect concernant la relation entre le morceau chanté  et la situation dans son milieu.

Le CNRS a dans ce même registre organisé un concert de « Luthophones », les pierres musicales qui étaient utilisées à la préhistoire.

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